Marie-Hélène Popov se distingue grâce à son texte percutant
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Marie-Hélène Popov se distingue au concours du Barreau de Montréal

23/04/2025

Aborder la justice avec sensibilité et défendre des idées fortes avec nuance… Voilà le travail exceptionnel qu’a réalisé Marie-Hélène Popov, élève de la 5e secondaire du Collège Beaubois, dans le cadre du concours d’écriture « La justice a bonne mine », organisé par le Barreau de Montréal.

Parmi les nombreux textes reçus, celui de Marie-Hélène s’est démarqué au point de recevoir une mention spéciale du jury pour la qualité de son argumentation et l’originalité de sa perspective.

 

Un sujet d’actualité traité avec maturité

Dans son essai, elle y aborde le rôle de la justice dans la protection de la liberté d’expression, en soulignant l’importance de l’équilibre entre la liberté individuelle de s’exprimer et la protection des droits de la collectivité. Elle fait notamment plusieurs parallèles avec les discours haineux et la désinformation en ligne.

Marie-Hélène parvient à rédiger ses réflexions de manière percutante, tout en abordant le rôle de la justice dans ces débats de société. Son texte démontre une grande maturité intellectuelle, doublée d’un talent indéniable pour l’écriture.

Voici l’incroyable texte de Marie-Hélène Popov :

La justice a bonne mine

La Charte des droits et libertés de la personne du Québec est un cadre juridique fondamental qui englobe un vaste ensemble de droits indispensables au respect de la dignité humaine. Parmi ces droits, la liberté d’expression, telle qu’énoncée à l’article trois de la Charte, constitue le droit fondamental le plus précieux à mes yeux. Ses protections juridiques garantissent que chaque Québécois peut exprimer ses opinions sans crainte de se faire museler.

Tout d’abord, la liberté d’expression est, à mon avis, l’une des valeurs constitutives les plus importantes au fonctionnement de notre société démocratique, car elle permet à chacun, y compris aux adolescents comme moi, d’exprimer ses opinions, ses croyances et de défendre ses convictions. Je crois que ce droit est essentiel : il me permet de m’exprimer sur des sujets qui me tiennent à cœur, de m’affirmer en tant que jeune citoyenne, et il nous donne une opportunité, à nous les jeunes, de participer aux discussions sociales afin de contribuer au changement.

De plus, la liberté d’expression, valeur clé du Québec, sert de fondement à d’autres principes indispensables tels que la démocratie, la participation citoyenne et l’égalité. Elle joue également un rôle essentiel dans la défense et la promotion de la langue française, en permettant aux Québécois de s’exprimer fièrement dans leur langue et de la faire vivre au quotidien. Le droit de dire ce qui nous vient à l’esprit, c’est vraiment au cœur des libertés que nous chérissons tant ! Imaginez un monde où on devrait demander la permission avant de dire tout haut ce qu’on pense tout bas…

Il existe toutefois une barrière à ne pas franchir lorsqu’il est question de cette liberté. Pour moi, cela signifie exprimer ses idées tout en respectant les droits des autres, en veillant à ne pas propager de discours haineux, de violence ou de désinformation. Comme le dit si bien l’adage : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. » Il s’agit donc d’une question d’équilibre. Ainsi, franchir les limites de ce privilège attaque non seulement les valeurs fondamentales du Québec, mais aussi le bien-être de la société dans son ensemble.

En ligne, cette liberté soulève des enjeux complexes, notamment sur les plateformes numériques, le principal espace où ce droit a pris de l’ampleur. Les adolescents, en particulier, utilisent massivement les réseaux sociaux pour partager leurs opinions, défendre des causes sociales ou encore s’engager dans des débats politiques. Le Québec, comme d’autres sociétés, est confronté à un dilemme : comment garantir que les jeunes puissent s’exprimer librement tout en évitant les dérives liées à certains discours ? En effet, les jeunes sont non seulement les plus nombreux à s’exprimer en ligne, mais leurs opinions et actions peuvent aussi être fortement influencées par les interactions sur ces plateformes.

Je crois fermement qu’il est possible de défendre ses opinions avec passion, mais toujours dans le respect et la bienveillance. La liberté d’expression est un droit précieux, mais elle doit s’exercer de manière responsable, surtout dans un espace aussi puissant et influent que les réseaux sociaux.

Plutôt que de restreindre cette liberté, il est plus pertinent de chercher à l’encadrer, afin de protéger les individus tout en préservant un espace où les idées peuvent circuler librement. Imposer des limites

excessives à cette liberté représenterait un recul majeur, surtout dans un contexte où la diversité des opinions est indispensable à l’expression collective et à la construction d’une société inclusive. La liberté de parole, c’est comme l’hiver au Québec : si tu t’habilles pas pour l’affronter, tu vas geler. Alors, on enfile nos tuques et on parle ou on se tait et on grelotte ?

Pour conclure, la liberté d’expression est, à mon avis, la liberté la plus importante, à condition qu’elle ne soit pas utilisée comme arme pour diffuser de la haine. C’est dans ce contexte qu’il est important de trouver un juste milieu entre sa protection et la prévention de discours haineux. Ainsi, le droit de dire ses opinions sur les réseaux et la gestion de cette expression sont sans doute les sujets les plus riches en termes de débat actuel au Québec.

Un futur dans le domaine du droit ?

Cette reconnaissance vient confirmer une passion bien ancrée chez Marie-Hélène : celle du droit, de l’engagement et de la réflexion. Acceptée au Baccalauréat International du Collège Jean-de-Brébeuf, elle souhaite poursuivre ses études en droit civil, à l’Université de Montréal ou à l’Université McGill, témoignant de son intérêt marqué pour le domaine juridique.

Elle se dit reconnaissante d’avoir pu participer à ce concours, puisqu’il lui a permis de pousser ses réflexions encore plus loin, tout en perfectionnant son style d’écriture.

Le Collège Beaubois tient à féliciter chaleureusement Marie-Hélène pour cette réalisation exceptionnelle. Sa passion pour la justice, sa rigueur intellectuelle et sa capacité à prendre position avec finesse sont autant de qualités qui témoignent de son engagement envers le monde qui l’entoure. Soulignons également notre enseignant Philipe Barsamian, pour son accompagnement exemplaire dans ce beau projet.

Bravo, Marie-Hélène Popov ! Nous te souhaitons beaucoup de succès pour la suite de ton parcours.